
308. Je découvre le dernier album de Nils Frahm, Old Friends New Friends, 23 titres. Beaucoup plus nostalgique, des tempos lents (rien à voir avec l’énergie de « Hammers », dans Spaces, 2013).
Epître à mes amis
Ayez pitié, ayez pitié de moi,
A tout le moins, s’il vous plaît, mes amis !
En fosse gis, non pas sous houx ne mai,
En cet exil ouquel je suis transmis
Par Fortune, comme Dieu l’ a permis.
Soudain je comprends pourquoi j’ai ouvert Villon : j’avais en tête Que sont mes amis devenus, vers suscité par le titre de Nils Frahm ; puis Villon → testament -> mort→ 7e anniversaire du décès de mon père. Je retrouve ce vers : en fosse gis. Peu importe que mon père ait choisi la crémation : c’est le poinçon imaginaire qui mord.
Et par tortueuse association, je réécoute Heart and soul de Joy Division.
La technique de chant de Ian Curtis joue sur les décrochages de 1/4 de ton, voire de 1/2 ton. J’avais du mal au tout début (vers 1985…). Mais cette dysharmonie donne une profondeur mélodique nouvelle, introduit une fêlure dans le morceau. Je repars vers Christian Vialard, sur Bandcamp, j’écoute l’album Neukalm.
309. Enregistrement de trois textes des 107 récits, production et mise en ligne du 1er. Appliqué le conseil de François B. (ajouter compression + réverbération). Essais, tâtonnements. Puis je compose une bande son pour musiquer le texte de Philippe Diaz.
310. Bloqué en circonférence. J’ai du mal à accepter de ne pouvoir continuer Algérie, je bute et bute encore sur un centre noir, fuyant ; je ne perds pas mon temps, bien occupé, mais pourquoi ces manœuvres dilatoires ? Infichu d’appliquer l’autre approche que j’avais évoquée (numéroter / regarder / écrire). Cet empêchement devient paralysie. Suis en pleine faillance, le courage me manque.
311. Visionné une première diapositive, sans rien avoir prémédité. C’est un oiseau : il rejoint les pages du bestiaire commencé il y a quelques mois.