3 septembre 21

3 septembre 21

108. Dans la lancée (ou le glissement) du «  Pied à coulisse », interrogation sur la place qu’occupent les objets dans notre quotidien, et dans celui de l’espace de la « fiction » entendue comme celui du livre. Points d’ancrage que ces objets, qui aident ou résistent. Ils peuvent occuper une certaine place (je pense en particulier aux objets mortifères : armes, munitions, mines, etc.). Documentation à chercher aussi sur les lectures, les journaux, le courrier (enquête de R. Branche extrêmement fouillée), « l’ordinaire ». C’est la tâche la plus facile que d’ancrer l’écriture sur des réalités.

109. Le projet A. Se définit de plus en plus à mes yeux (pas un roman, ni une nouvelle, mais une écriture en prose poétique, travaillée à l’os d’une manière assez particulière). Hors des sentiers battus.

110. A lire bientôt : Potlatch (1954-1957) de Guy Debord, Tombeau pour cinq cent mille soldats de Guyotat, que je voulais lire depuis très longtemps. Je multiplie les approches (las aproximaciones me plaît davantage) : historique, documentaire, romanesque, polémique, filmée. Peu à peu, la nébuleuse noire laisse apparaître quelques points lumineux.

111. Question fondamentale qui a surgi et trouvé une première réponse avec Archéologies ferroviaires : le rapport à l’autre quand il n’est plus là. Je ne cesse de relire les travaux sur Derrida et sa notion de logique spectrale (Spectres de Marx) qu’il a nommée hantologie. C’est une clé fondamentale, qui embrasse l’autre, l’absence de l’autre, sa trace, le lieu à partir duquel on peut lui parler, le deuil de l’autre, tout cela qui ne cesse de revenir encore et encore. Que faire d’une photographie d’un défunt ? Qu’en penser ? Comment la regarder ? Barthes, La chambre claire, etc.

112. Contraint de renumériser toutes les encres destinées à mon futur livre muet (qui ne contiendra que des encres et gravures noires) ; j’avais sous-traité l’opération à une boutique Copy-machin qui n’a pas respecté la définition minimale de 1200 dpi, nécessaire à une impression de bonne qualité. Malheureusement, tous les formats excédant 21 x 29,7 cm (que j’ai déjà remis sous cadre) ne peuvent être numérisés par ma petite imprimante. Ou alors, au prix d’acrobaties de logiciel. J’enrage, comme s’écriait Harpagon. Tout cela en soi est peu intéressant, mais le projet des encres noires est une autre réponse à l’hantologie que j’évoquais précédemment. La joliesse de l’histoire, à mes yeux du moins, est que tout fait sens ; chaque projet est une pièce du puzzle. Le temps qu’il aura fallu pour que tout cela advienne…

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